
95% des boursicoteurs (les investisseurs qui sélectionnent leurs actions une par une) ne gagnent pas d’argent en bourse. Mais ça, vous le savez déjà si vous me lisez. Par contre, la raison qui fait que sélectionner des actions est si difficile est méconnue.
On dit souvent que la bourse monte à long terme, et c’est vrai. Du moins, pour être précis, ce sont les indices qui montent. Et un indice n’est rien d’autre que la performance moyenne d’un panel d’actions représentatif d’un marché (comme l’indice CAC 40 qui représente le marché français).
Or, si la moyenne des actions (les indices) montent à long terme parce que l’économie progresse, si l’on s’intéresse à chaque action, individuellement, on se rend compte d’une chose étonnante.
Hendrik Bessembinder, un professeur de finance de l’Université d’État de l’Arizona a étudié la performance de toutes les actions répertoriées entre 1926 et 2016. Il a remarqué que seules 4 % d’entre elles avaient eu une progression intéressante.
Cela nous fait donc 96% d’actions qui sont dans l’une de ces situations :
- Elles baissent
- Elles stagnent
- Elles progressent mais très lentement, peu ou prou de 1% / an
Autrement dit, si 95 % des stocks pickers (les boursicoteurs qui sélectionnent des actions) ne gagnent rien en bourse, c’est précisément parce que 96 % des actions ne produisent aucune performance dans la durée.
Voilà une information que vous n’entendrez jamais dans la bouche de certains qui essayent de vendre du rêve avec le trading (qui est une forme de stock picking, avec une apparence plus professionnelle que le boursicotage, mais avec des résultats identiques).
Si sélectionner des actions est ce que vous voulez faire, vous savez maintenant que les chances seront contre vous puisque vous n’aurez que 4 % de chance de tomber sur une action intéressante.
Et même si vous arrivez à tomber uniquement sur les 4 % d’actions qui performent bien, le jeu ne fait que commencer.
Une fois que vous aurez repéré votre action, une multitude d’autres questions vont survenir :
- Quand est-ce que je rentre ? En une fois ou en plusieurs fois ?
- Combien j’en achète ? Et ce que je dois renforcer ma position ou l’alléger ?
- Combien de temps vais-je garder cette action ? Y a-t-il d’autres actions plus intéressantes à posséder ?
- Quel est le meilleur moment pour revendre ?
- Et si je ne trouve que des actions qui me convainquent à moitié, est-ce que j’y vais quand même ou est-ce que je reste cash ?
Vous voyez, sélectionner des actions individuelles est un jeu compliqué, et qui ne favorise pas non plus la quiétude d’esprit.
Sélectionner des actions n’est pas un jeu pour les particuliers. Du moins, vous avez le droit d’y jouer, mais vous serez rarement gagnant.
C’est pour cela que je préfère investir tranquillement dans des indices avec des ETF. De cette manière, je n’ai pas besoin de me demander quelles actions acheter/vendre, ni quand.
Je sais que je vais ainsi profiter de la hausse à long terme des indices (indices dont la hausse est liée à 4 % des actions qu’ils contiennent). Le tout sans aucun effort, et en y consacrant un temps dérisoire (quelques minutes par mois).
Si vous pensez être capable (et ce n’est pas totalement impossible, certes) d’identifier les rares actions qui auront une performance intéressante, alors foncez !
Je vous conseillerai alors simplement de commencer par suivre les conseils de Peter Lynch, le maître en la matière dont je t’ai parlé la semaine dernière.
Maintenant, si vous pensez comme moi que la meilleure façon de gagner est d’avoir les statistiques avec soi, l’investissement passif et à long terme dans les ETF sera clairement un meilleur choix.