Vous avez peut-être déjà entendu l’expression : « la bourse monte à long terme ».
L’expression est juste, puisqu’en effet, le marché des actions progresse depuis plusieurs siècles, à un rythme variable : 9 à 10 % /an sur les dernières décennies.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est particulièrement intéressant d’investir, car la bourse permet de faire fructifier son argent à un rythme supérieur à l’inflation.
Mais pourquoi la bourse monte-t-elle sur le long terme ?
Le marché des actions n’est pas un casino virtuel composé d’actifs fluctuant au hasard. En fait, les rendements à long terme de la bourse peuvent être expliqués très précisément, par deux facteurs :
- la croissance des bénéfices des entreprises
- le rendement des actions (le dividende)
Si on mesure puis additionne ces deux facteurs sur les 100 dernières années, on obtient le rendement du marché boursier (environ 9,5 % /an).
Maintenant, si on regarde à plus court terme, l’évolution du marché boursier est plus chaotique, car il y a un troisième facteur qui entre en jeu : le revenu spéculatif.
Ce facteur fluctue à la mesure de l’humeur des investisseurs : sont-ils plutôt influencés par la cupidité ? Par la peur ?
Dans le premier cas, ils vont avoir tendance à surestimer la valeur des actifs. Dans le second, c’est l’inverse.
Si à très long terme, l’impact de la spéculation (à la hausse ou à la baisse) s’annule complètement, à court terme, ce facteur joue un rôle important.
Dans les années 90, la croissance des bénéfices et le rendement des actions ont valorisé le marché US à hauteur de 10,6 % /an. L’impact de la spéculation a ajouté 7,2 % de rendement, ce qui fait que le marché a progressé de 17,8 % /an en moyenne.
Un rythme insoutenable à long terme, gonflé par les espoirs fous des investisseurs (et notamment la bulle technologique).
Dans les années 2000, la croissance des bénéfices et le rendement des actions ont valorisé le marché US à hauteur de 6,8 % /an. Mais l’impact de la spéculation a retiré 8 % de rendement, ce qui fait que le marché a régressé de 1,2 % /an en moyenne.
La décennie 2000 est d’ailleurs considérée comme la décennie perdue : le marché était moins haut en 2010 qu’en 2000. Mais si l’économie a bien progressé durant cette décennie, c’est l’humeur des investisseurs qui a engendré des rendements négatifs.
Ces périodes d’enflammade et de désespoir surviennent alternativement. Elles réveillent tantôt la cupidité (années 90), tantôt le désespoir (années 2000) chez les investisseurs.
Il est possible de mesurer le facteur spéculatif par le PER (Price/Earnings Ratio), qui décrit le nombre d’euros (ou de dollars) que les investisseurs sont prêts à avancer pour acheter un dollar/euro de bénéfice.
Plus le PER d’un marché est élevé, plus les actifs sont chers par rapport à leur valeur réelle (et plus les investisseurs sont dans une phase cupide). Et inversement.
Une fois que l’on sait que la bourse est totalement liée à l’économie, on sait que tant que l’économie progressera (grâce au progrès technique et à la croissance démographique), la bourse en fera de même.
On prête alors moins d’attention à la somme des émotions des investisseurs, qui va parfois booster, parfois freiner la bourse, à court terme.
On se contente d’être présent et d’investir à long terme, sans tout remettre en cause à chaque shift émotionnel, et en gardant l’horizon en ligne de mire.
Le fait que la bourse monte à long terme est une excellente raison pour laquelle vous devriez investir, mais ce n’est pas la seule.