Ce qui caractérise le plus la crise actuelle (d’un point de vue financier), c’est la vitesse avec laquelle les actions ont chuté.
Cela n’arrive pas souvent de voir le marché américain (et c’est valable aussi pour l’Europe) chuter de 30% en quelques semaines.
Il y a de quoi se poser la question de jusqu’où cela peut descendre. Nul n’en sait rien, mais toujours est-il que les banques centrales arrosent les marchés avec des liquidités pour enrayer la chute.
De leur côté, les états annoncent des aides aux entreprises pour éviter les faillites, qui peuvent conduire à une hausse du chômage, à moins de consommation, et donc potentiellement à de nouvelles faillites.
Enfin, du point de vue des investisseurs, certains se rendent compte que leur stratégie qui marchait si bien jusque-là est en train de prendre le bouillon. Ils se demandent alors comment stabiliser leur portefeuille d’investissement.
La réponse est simple : tout simplement, en étant suffisamment diversifié et en ayant des actifs qui évoluent dans le sens inverse des actions en période de crise.
Le meilleur exemple possible d’actif anti-crise sont les obligations d’État à long terme.
Lors des crises, les investisseurs vendent massivement leurs actions (l’actif à risque dans ces périodes), pour acheter des obligations d’État.
Pourquoi des obligations ? Les États sont souvent bien plus solides que les entreprises, et il est très peu probable qu’ils fassent faillite.
Les banques centrales pouvant imprimer de la monnaie à l’infini (même si par choix politique, elles ne le font pas toutes, comme la BCE), dans ces conditions, faire faillite devient compliqué !
Les obligations sont donc considérées par les investisseurs comme étant l’actif sécurisé vers lequel se tourner lorsque les actions plongent au 4ème sous-sol.
On observe alors un déplacement de liquidités depuis les actions vers les obligations. Ce phénomène a pour nom le « flight to quality », soit le « déplacement vers la qualité », en français.
Les obligations (l’actif de qualité) reçoivent alors un flux d’investissement plus important qu’en temps normal, et donc elles se mettent à prendre de la valeur (par le simple effet de la loi de l’offre et de la demande).
Et c’est exactement ce qu’il se passe depuis le début du krach actuel.
Lorsque les actions américaines (en rouge) se sont mises à plonger, les obligations du trésor (en bleu) ont commencé à prendre de la valeur.
Comprendre la psychologie des investisseurs, les mouvements des flux financiers et les corrélations positives ou inverse entre plusieurs actifs est une aide précieuse pour mettre en place un portefeuille qui sera relativement peu sensible aux crises.
En l’occurrence, introduire des obligations permet de stabiliser un portefeuille lors d’un krach.
La majorité des investisseurs n’ont que des actions en portefeuille. C’est probablement dommage pour certains, qui dormiraient mieux s’ils avaient également investi dans des obligations.
Je prépare en ce moment un article sur « Comment investir en période de crise ». En attendant, si le sujet vous intéresse, vous pouvez lire mon article sur comment dépasser sa peur d’investir (il y est aussi question de crises).