
Au début du mois, ma femme et moi avons été ravis d’accueillir une nouvelle petite-fille dans ce monde, et nous voulions lui offrir le meilleur cadeau possible.
Mes lecteurs ne seront pas surpris d’apprendre qu’il s’agissait de contribuer à sa sécurité financière à long terme.
Mais pour quelqu’un qui n’a que quelques jours et qui pourrait vivre jusqu’au 22e siècle, c’est un défi formidable. Les actuaires disent que cette petite fille a une chance sur deux de vivre jusqu’à 100 ans.
Ses parents – ma fille et son mari – ont une bonne capacité à gagner de l’argent. Ma femme et moi supposons que notre petite-fille a hérité de leur intelligence et de leur bon sens et qu’elle sera capable de subvenir à ses besoins financiers.
Nous avons décidé de faire un don unique de 10 000 € destiné à compléter utilement l’épargne-retraite que notre petite-fille pourra se constituer. Pensez-y comme à une pension, si vous voulez.
Il n’est pas difficile de déterminer (mathématiquement, du moins) comment financer un don initial à un petit-enfant.
Cependant, nos bonnes intentions sont confrontées à trois défis majeurs, dont aucun n’est vraiment sous notre contrôle :
- Premièrement, comment éviter des taxes importantes sur la croissance de cet argent.
- Deuxièmement, comment s’assurer que l’argent reste investi correctement longtemps après notre départ.
- Troisièmement, comment empêcher notre petite-fille chérie de « piller » l’argent prématurément.
Premier défi : les impôts
Pour autant que je sache, le meilleur véhicule pour éliminer les impôts est le Plan d’Epargne-Retraite (PER).
Cependant, il est peu probable que notre petite-fille ait un revenu imposable cette année qui lui permette de cotiser de manière profitable dans un PER, et nous ne pouvons pas compter là-dessus avant de nombreuses années. Entre-temps, notre don de 10 000 euros sera placé sur une assurance vie appartenant à ma fille, sans aucun impôt du sur les dividendes ni sur les gains en capital.
Cela augmentera considérablement le rendement des placements, même si ces impôts seront payés lorsque l’argent sortira de l’assurance vie. Si ma fille et son mari décident de payer une partie ou la totalité des impôts, ce sera un excellent cadeau supplémentaire. Mais ils ne seront pas obligés de le faire.
Dès que notre petite-fille, aujourd’hui bébé, aura un revenu qui la rendra imposable, le compte commencera à financer un PER jusqu’au montant maximum déductible autorisé. Aucun euro versé dans le PER ne sera imposé. Si les 10 000 € croissent comme je l’espère, ce financement du PER pourrait continuer durant de nombreuses années.
Deuxième défi : la répartition des placements
Sur la base de tout ce que je sais sur les 100 dernières années d’histoire du marché, mon conseil d’investissement est simple : un portefeuille tout en actions réparti à parts égales entre l’indice S&P 500 et un ETF de petites capitalisations de valeur. C’est facile à mettre en œuvre, facile à gérer, facile à comprendre et susceptible de produire de bons résultats à long terme.
Cependant, même si je pouvais d’une manière ou d’une autre dicter cette combinaison d’investissements pour les 100 prochaines années, je serais un imbécile de le faire.
En 1922, les conseils d’investissement classiques auraient pu consister à acheter des actions de sociétés de chemin de fer et de services publics, à mettre les certificats en lieu sûr et à vivre des dividendes. Mais quiconque aurait bloqué cette stratégie pour les 100 années suivantes aurait renoncé aux innovations ultérieures que sont les fonds communs de placement, les fonds indiciels, les comptes de courtage en ligne en libre accès, les PER et bien d’autres choses encore.
Il n’y a aucun moyen de résoudre complètement ce problème. Mais d’ici à ce que notre petite-fille soit adulte et possède un PER, les investissements que j’ai suggérés auront probablement enregistré des performances suffisantes pour la convaincre qu’il vaut la peine de les poursuivre.
Troisième défi : La patience à long terme
Notre plus grande préoccupation est peut-être que notre petite-fille retire l’argent de son compte et le dépense. Dans un PER, l’argent est bloqué, mais ce n’est pas le cas dans une assurance vie, dans laquelle nous ne pouvons pas empêcher cela. Nous devons donc faire un acte de foi.
Ma femme et moi avons rédigé une lettre que nous lui remettrons lorsqu’elle sera en âge de comprendre ce don et son but. Nous avons inclus certaines des choses que j’ai écrites, et nous avons enregistré un message audio décrivant nos espoirs pour elle et pour ce cadeau.
Nous sommes convaincus que ma fille et son mari sont susceptibles de renforcer notre message. Cela sera particulièrement important pour (ma femme et moi l’espérons) dissuader notre petite-fille de retirer de l’argent du compte plus tôt afin de faire un certain nombre de choses que les jeunes aiment faire.
En fin de compte, ce sera son choix.
Les résultats potentiels
Examinons maintenant quelques chiffres. Je comprends qu’une projection de 100 ans dans l’avenir relève de la fantaisie. Mais suivez-moi, et vous verrez que je n’ai pas la tête dans les nuages.
De 1928 à 2021, le rendement du S&P 500 a été de 10,2 %, et celui des actions de petites capitalisations de valeur, de 13,4 %. Je vais commencer par supposer que, avant impôts, la combinaison 50/50 que j’ai prescrite rapportera 12 % au fil des ans.
Afin de projeter les résultats éventuels, j’ai formulé un certain nombre d’autres hypothèses dont il est inutile de parler en détail ici.
Résultat : Lorsque notre petite-fille aura 65 ans, son PER pourrait avoir suffisamment d’actifs pour supporter une distribution annuelle de 5 %, soit environ 543 000 €, pour aider à financer sa première année supposée de retraite.
Je dis « aider » parce que dans 65 ans, 543 000 € ne vaudront plus ce qu’ils valent aujourd’hui. Loin s’en faut.
Si l’inflation dans ce pays se maintient à son taux à long terme de 3 %, cela lui donnera environ 79 000 € en pouvoir d’achat d’aujourd’hui. Et au moins selon les lois fiscales actuelles, ce montant sera exempt d’impôts.
Ce n’est pas suffisant en soi pour lui permettre de vivre dans le luxe, mais certainement suffisant pour faire une différence importante.
Ce plan ne nécessitera aucune contribution financière de la part de notre petite-fille. En fait, ce qu’il exigera, c’est qu’elle ne fasse pratiquement rien !
Si elle peut le faire, je pense que notre cadeau de cette année sera gagnant. À long terme, il pourrait s’avérer être le meilleur cadeau que nous puissions faire.
Pour plus de détails sur cet investissement et sur la manière dont je compte le faire fonctionner, consultez mon dernier podcast et une vidéo distincte, tous deux intitulés « Le meilleur investissement que ma femme et moi ferons jamais ».
Ces informations sont fournies librement par PaulMerriman.com.