La petite ville où je suis né subit occasionnellement des tempêtes de boue bruyantes et sauvages. Pourtant, lorsque j’y ai grandi, personne ne s’en inquiétait vraiment, pas même les habitants des petites maisons en terre qui entouraient ma maison.
Ils avaient construit leurs maisons si solidement que toute tempête sauvage était rarement un problème. Et l’attitude à l’égard des tempêtes était telle que ce n’était guère un problème qui valait la peine d’être appréhendé.
Le cas de l’endroit où j’ai grandi pendant mon adolescence était différent. Les températures en été atteignaient 50 degrés Celsius, et descendaient à 5 degrés en hiver. Mais cela nous rendais rarement dingue, car nous avions appris à nous préparer et à vivre avec ces deux saisons extrêmes.
Aujourd’hui, le climat où je vis depuis 21 ans, est si humide tout au long de l’année que les personnes voyageant depuis le nord du pays, qui ne sont pas effrayées par les extrêmes qu’ils connaissent, trouvent la ville terrible. Au contraire, je trouve le climat de ma ville beaucoup plus confortable que les extrêmes des endroits où j’ai grandi.
La plupart des « problèmes » de la vie sont comme ça. Lorsque nous nous y préparons et que nous nous y habituons – au point qu’ils ne mettent plus notre vie en danger – ce ne sont alors plus des problèmes. Ils sont simplement comme ça.
Cela concerne aussi l’investissement en bourse. Pour un investisseur qui a connu plusieurs cycles de marché et qui a appris à vivre avec eux, un crash brutal n’est pas un gros problème. Il est émotionnellement mieux préparé à faire face à de telles situations que quelqu’un qui est novice en matière d’actions.
De même, un investisseur qui investit ou gère son propre argent est mieux préparé à faire face à de telles situations que celui qui investit des fonds empruntés ou gère l’argent (et les émotions) d’autres personnes.
De même, un investisseur qui investit sur une période de 10 à 20 ans est mieux préparé à faire face à de fortes baisses du cours des actions qu’un investisseur qui approche de la retraite ou qui n’a pas le courage ou la patience nécessaires pour assister à des effondrements.
Lorsque vous envisagez d’investir vos économies durement gagnées sur le marché boursier – que ce soit pour la première ou la dixième fois – sachez si vous êtes bien préparé à faire face aux corrections et capitulations à court terme.
Le plus grand avantage dont vous disposez en tant que petit investisseur est votre comportement. Regardez comment vous vous êtes comporté lors du dernier grand krach de début 2020. Cela devrait vous en apprendre beaucoup sur vous-même – si vous êtes devenu nerveux en considérant que la baisse du cours des actions était un gros problème, ou si vous vous êtes enthousiasmé en considérant que le problème était une opportunité.
Si vous n’avez pas encore déterminé votre tempérament, le marché boursier est un endroit très coûteux pour le découvrir. Une vision à long terme nécessite une capacité à supporter l’extrême volatilité du marché à court terme. Si vous n’y arrivez pas, vous devriez peut-être déplacer votre argent vers d’autres instruments, comme les livrets bancaires garantis à taux fixe et les fonds d’obligations/liquidités.
Jason Zweig a écrit dans un post sur le Wall Street Journal :
Afin de profiter des rendements potentiellement plus élevés que les actions peuvent offrir, vous devez vous réconcilier avec la certitude de pertes horribles à court terme. Si vous ne pouvez pas le faire, vous ne devriez pas investir dans des actions – et vous ne devriez pas non plus en avoir honte.
C’est là l’essentiel. Si votre voix intérieure vous dit que vous n’êtes pas fait pour réussir dans l’investissement en actions parce que, peut-être, vous n’êtes pas doué pour l’analyse des entreprises, que vous êtes trop sensible au cours des actions ou que vous n’avez tout simplement pas le temps, vous devriez rester à l’écart des actions, et ne pas en avoir honte.
Mais si vous êtes dans l’arène, il vaut mieux se préparer aux problèmes, s’attendre à ce que votre portefeuille soit occasionnellement « secoué » et s’habituer à ces tempêtes. Les krachs boursiers ne vous feront alors plus peur, car vous commencerez à les accepter comme faisant partie intégrante de votre parcours de création de richesse.
Le secret de l’investissement est qu’il n’y a pas de secret. Il s’agit de garder le cap.
Dès que vous l’aurez compris, vous deviendrez ce que Ben Graham appellerait un « investisseur intelligent », destiné à réussir sur le long terme.
Initialement publié par l’investisseur prospère (Safal Niveshak).